Je me réveillais après un sommeil agité et pénible, ou du moins c'est ce qui me semblait. J'étais allongée sur une mousse douce et moelleuse, chose étrange puisque c'était le mousse réservée aux reines et aux anciens. Étrange. Alors que j'essayai de me relever un poids soudain dans ma tête me fis m'écrouler par terre, c'est alors que j'ouvris les yeux. La tanière du guérisseur, encore plus étrange.
-Tout vas bien ? me dit une voix proche.
C'était celle du guérisseur, il avait l'air vraiment inquiet. Mais j'allais bien, même très bien. La preuve hier, ou ce matin je ne sais plus trop, j'avais réussis à me souvenir où j'avais enterré mes proies. Alors pourquoi me regardait-il avec un air aussi horrifié.
-Oui je vais bien, lui répondis-je, pourquoi irais-je mal ? Et d'abord, pourquoi suis-je ici ?
-Tu ne te souviens pas ? me demanda-t-il.
-Me souvenir de quoi ? questionnais-je. Tout ce que je sais, c'est que je ne sais pas ce que je fais là.
-Et bien... en fait... tu... C'est compliqué je préférerais que tu t'en rappelle par toi même.
Bon vu que je n'obtiendrai rien du guérisseur je réfléchirais à une chose que moi-même je ne connais pas, pratique. Sur ce je me relevai et fis quelque pas. A part un petit mal de crâne à force de réfléchir je ne voyais pas ce qui m'arrivait. C'est alors que quelque chose dans mon esprit s'agita et des souvenirs flous me revinrent, le guérisseur qui me demande quelque chose, ma sortie du camp et un chat. Un chat que je ne connaissais pas, un chat blanc qui ne portait ni l'odeur d'un clan ni celle d'un des solitaires que j'avais déjà rencontré ni celle des chats domestiques qui habitaient la ville. Un chat errant. Et là, tout me revint clairement...

*****

Flash-back

Une matinée comme les autres commençaient et j'étais d'excellente humeur ce jour-là. Pelage de Lune s'approcha de moi et me dit que le guérisseur voulait me voir. Je me rendis donc dans sa tanière. Ne le trouvant pas je sortis du camp et avant que je m'engouffre dans l'entrée une voix retentit.
-Brume du Matin !
C'était le guérisseur, il s'approcha de moi et me dit :
-J'aimerais que tu te rende au Chemin de la Foudre.
-Au Chemin de la Foudre ? répétais-je incrédule.
-Oui, il y a des plantes que j'aimerais que tu me ramène.
-Et tu ne peux pas y aller toi-même ?
-Non, Petite Branche est malade et je dois la surveillée.
-Bon d'accord, maugréais-je.
C'est ainsi que je partis pour le Chemin de la Foudre. Je devais d'abord traverser les Quatre Érables car on ne pouvais trouver cette plante nulle part ailleur qu'à ce niveau là. C'est là que je le rencontrai. Un chat tout blanc, qui portait une odeur atroce, une odeur de moisissure et de déchets. Un chat errant.
-Que fais-tu ici ? lui demandais-je.
Il sursauta, apparemment il ne m'avait pas senti, surement à cause de cette odeur qu'il dégageait. Je ne voulais pas me battre contre lui car, malgré qu'il ne fasse partie d'aucun clan et que ce ne soit pas la pleine lune, nous étions quand même aux Quatre Érables. Sans aucune raison apparente, il me sauta dessus et commença à me labourer le dos de ses griffes. Je me jetai par terre pour le décrocher mais il était beaucoup trop lourd. Il me projeta contre un arbre et je perdis momentanément connaissance. C'est à ce moment-là que cela ce produisis. Alors que j'étais à terre, il s'approcha de moi et là ... il me viola !

*****

Je m'écroulai, complètement anéantie.
-Ce n'est pas grave, me dit le guérisseur en essayant de me réconforter.
-Pas grave ! hurlais-je. Pas grave ? Je... je... me suis...
Je m'effronrai, les mots ne voulaient pas sortir, j'étais comme vide.
-Et le reste du Clan ? Il est au courant ? le questionais-je.
-Oui, dit-il.
J'encaissai sans broncher, après tout que pourait-il m'arriver de pire ? Rien, enfin je le pensai.
-Depuis quand je suis ici ?
-Trois jour.
-Trois jour ? répétais-je incrédule.
-Oui, tes deux soeurs se sont relayées avec ton père pour te veiller. Euh... Quand à Soleil Eclatant... Je pense que tu dois le savoir.
-Savoir quoi ?
-Il... il a... quité le clan... et...
-Mais... mais... ce n'est pas possible ! dis-je en lui coupant la parole. Il n'a pas le droit de faire ça ! On doit le retrouver et vite !
-C'est trop tard. Il a été tué par le monstre du Chemin de la Foudre.
Là, c'en était trop pour moi en une seule journée. Je tournai de l'oeuil et tout devint noir...

-Réveilles-toi.
Ce chuchotement semblait à la fois doux et accusateur. J'ouvris les yeux et tombai nez-à-nez avec notre meneuse. On voyait à ses yeux une sorte de mélancolie mêlée à une rage meurtrière.
-Étoile des Facéties, tu es au courant j'imagine.
Elle hocha la tête. Elle allait ajouter quelque chose mais avant qu'elle ne puisse formuler sa pensée je l'interrompis.
-Je ne sais pas ce que l'on t'as raconté mais je te jure sur le Clan des Étoiles que je... je... que je n'étais pas consentante, dis-je d'une voix brisée.
Il me sembla que son regard se radoucit mais, ce n'était surement qu'une impression. Et encore une fois avant même qu'elle ne puisse ajouter autre chose je lui racontai toute l'histoire avec le plus de détails possible. Elle m'écouta sans sourciller, elle me demanda quand même deux-trois informations de tant à autres. Quand j'eus fini elle garda le silence quelque minutes qui me semblèrent des heures. Quand enfin elle allait émettre un commentaire, un grand cri provint du tunnel. C'est alors que mes deux sœurs déboulèrent du tunnel en courant.
-Brumette ! hurlèrent-elle en se jetant sur moi.
-Mais qu'est-ce que vous faîtes-là ?
-On a appris que la chef était venu te voir, me dit Faisceau d'Argent.
-Alors on est venu te voir, renchérit Pelage de Lune, si elle a été méchante avec toi tu nous le dis et on va lui faire la peau, d'accord ?
-Euh... Comment dire... Elle est... juste derrière vous.
Elles se retournèrent d'un bon et jetèrent d'un bon.
-Oh... Tu était là ? dis Pelage de Lune d'un ton faussement interrogateur.
-J'espère que tu ne pense pas sincèrement qu'elle était consentante, renchérit Faisceau d'Argent, elle a été violé par cet horrible matou, donc vous ne pouvez pas la punir, compris ?
Sur ce elle firent demi-tour et partirent. Décidément, c'était animé par ici. Je me tournai vers Étoiles des Facéties car elle semblaient avoir enfin un moment de répits pour pouvoir parler...

-Es-tu enceinte ?
La question résonnait à mes oreilles comme un coup de foudre dans un ciel silencieux.
-Je n'en ai aucune idée, sa fait seulement trois jours que... donc je ne peux pas savoir.
C'est alors que les paroles de ma mère me revinrent.
-Quand une chatte tombe enceinte elle le sait dès le premier jour, c'est une sensation étrange et merveilleuse, avait-elle déclaré dans les rares moment où son instinct maternel avait pris le dessus sur sa fierté.
Je décidai de faire le vide dans mon esprit et de faire taire les voix qui hurlaient dans mon esprit. Je me senti tomber mais pas comme lorsque qu'on tombe d'un arbre ou d'une falaise, plutôt comme si on s'enfonçait dans une brume moelleuse. Je m'enfonçai dans une brume flou et froide pour mon cas. Je sentie alors une présence, ou plutôt deux, deux petite présence, chétive et distante. Je revint peu à peu à moi. Je rouvris les yeux et vit que je n'avais pas bougé. Étoile des Facéties me regardait, comme toujours son regard était impénétrable. Elle était un grand chef et j'espérai qu'elle ne me jugerai pas sur ce qui m'était arrivé. J'avais fois en elle.
-Oui je le suis, dis-je d'une voix sûre et forte qui m'étonna moi-même.
Elle ne broncha pas et garda le silence. Quand moi je méditai sur ce qui m'était arrivé, je venais de me faire violer et en plus j'étais enceinte. Je ne doutai pas que mes sœurs me soutiendrais mais, le Clan, lui je n'en étais pas sûre. Ma mère, elle, ne me pardonnerais jamais, quoique je fasses, quoique je lui dises, elle me haïra à jamais. Mon père étant mort, je ne trouverais pas de réconfort auprès de lui. Comment allait réagir le clan quand il allait apprendre la nouvelle ? J'avais peur, mais pas pour moi, pour les petits, mes petits. Ils ne méritaient pas ce qui leur arriveraient, après tout ce n'étaient pas leur faute. Il me faudra du courage. Je me retournai vers Étoiles des Facéties, elle n'avait pas bougé et semblaient encore plongée dans ses pensées. J'attendis quelle se retourne vers moi, je pris mon courage à deux pattes et déclarai :
-S'il-vous-plaît Étoiles des Facéties, je voudrai pouvoir élever mes chatons, qui que soit leur père, dans ce Clan. Mais si vous me jugez frivole et indigne, je quitterai le Clan. Mais je tien à vous dire que, si jamais vous me faîtes quitter ce Clan, ma colère ne sera jamais apaisée tant vous n'aurez pas perdu vos neuf vies.
Je ne savais quelles seraient les répercutions de mes paroles mais je les pensais. Je me redressai donc, prête à entendre ma sentence. Je mis toute ma force dans mon regard et plongeai mes yeux dans ceux des la meneuse dans l'attente du verdict...

[Désolé c'est un peu court --]